Blindé léger conçu au début des années 1970 par la firme brésilienne ENGESA, le EE-9 Cascavel (du portugais cascavel, qui siginife crotale) apparaît à la même époque que le transport de troupes EE-11 Urutu, avec lequel il partage un grand nombre de composants, de même qu’avec certains véhicules civils produits par l’entreprise (afin de réduire les coûts de production). Le EE-9 répondait à une demande de l’armée brésilienne, désireuse de remplacer ses vieilles automitrailleuses M8 Greyhound, qui continuaient de servir avec distinction mais dont les pièces détachées s’avéraient de plus en plus rares à dénicher et dont l’armement était devenu trop léger. Le premier prototype est sorti d’usine en 1970, les premiers véhicules de série sortant à leur tour en 1974.

Véhicule à six roues motrices, dont les deux roues avant assurent la direction assistée, le EE-9 est destiné à des missions de reconnaissance. Il embarque un équipage de trois personnes, dont deux servant la tourelle. Le pilote est assis à l’avant à gauche, devant la tourelle placée au centre, le moteur et la transmission étant situés à l’arrière. Ce moteur est en général un Diesel Detroit ou un modèle Mercedes-Benz, dont on trouve facilement les pièces partout dans le monde, ce qui contribue encore à réduire les coûts. Une suspension spécifique, mise au point par ENGESA, donne au Cascavel une grande mobilité en tout-terrain. La protection de l’équipage est assurée par un blindage original fait d’une couche extérieure d’acier dur et d’une couche intérieure d’acier plus doux, les deux laminées et traitées à chaud. L’avant du Cascavel offre la protection maximale, contre les munitions de calibre 12,7 mm.

L’armement est variable selon les versions. Les premiers Cascavel n’emportaient qu’un canon de 37 mm récupéré sur de vieux chars légers M3 Stuart. Le Cascavel Mk II, destiné uniquement à l’exportation, reçut une tourelle Hispano-Suiza H-90 équipée d’un DEFA de 90 mm. Les variantes suivantes furent pourvues d’une tourelle ENGESA et d’un canon Cockerill Mk III de 90 mm, produit sous licence, plus une mitrailleuse antiaérienne de 12,7 mm et une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm, ce qui confère une puissance de feu importante pour un véhicule de reconnaissance, appréciée notamment des Irakiens qui engagèrent leurs Cascavel contre l’Iran durant les années 1980. De très nombreux véhicules furent également vendus dans les années 1980 à des pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient.